The President is Coming!!!

25 janvier 2009

Sortie théatre hier soir et qu’est-ce que ça fait du bien!

The President is Coming (puis que c’est ce qu’on est allé voir) est une pièce de théatre de Anuvab Pal, créée en 2006 et qui vient tout juste d’être adaptée au cinéma. Pour l’occasion, la troupe l’a rejouée pour une toute dernière fois au NCPA Tata Theater à Nariman Point. Quitte à aller voir le film, autant aller voir la pièce!

Pour la petite histoire:

En mars 2006, le Président Bush fait une visite officielle de 4 jours en Inde – la première visite officielle d’un Président des Etats-Unis en Inde puis très longtemps. Un des principaux buts de sa visite est de rencontrer les nouveaux visages en charge de reconstruire « The new India ».

Au consulat Américain de Delhi, Cultural Division, 6 personnes sont shortlistées et doivent maintenant se battre pour convaincre que c’est l'un d'entre eux, et personne d’autre, qui mérite le privilège de serrer la main du Président...

Nous avions des doutes, la pièce serait-elle tout en hindi? Est-ce que ça va être bien? Est-ce qu’on va rigoler, vu que c’est sensé être drôle? Est-ce que ça va partir dans de sombres élucubrations politiques?

En gros, en 3 minutes après le lever de rideau, nous étions fixés et déjà morts de rire!

Les 6 personnages sélectionnés pour la compétition représentent toutes les facettes de l’Inde moderne.

Il y a Archana, l’indienne fille à papa, hyper riche, un peu sotte sur les bords, mais tellement adorable et bubbly. Le genre de fille que franchement, je croise souvent ici. (Dady says i’m the black Paris Hilton, only darker!)

Maya, l’intellectuelle bengali, écrivain, divorcée, et tellement sûre d’elle-même et hautaine. Très très forte!

Kapil, ahhh, Kapil, le courtier en bourse, magnifique, son accent, sa façon d’être, son manque de culture (sauf pour le cricket!), sa façon d’essayer de soudoyer les gens, son machisme et son obsession pour les filles. Il est bête, il est lourd, il est gras, mais super attachant. Le fou-rire : lorsque l’on prévient les compétiteurs “if you’ve ever been engaged in any kind of misconduct or illegal activities, like drugs trafficking, fraud, murder, nudity, etc, say it now as these are reasons for elimination.” Kapil se lève affolé, paniqué, les yeux qui roulent: “but I shower naked, does it fall under the nudity category? Does that mean you’ll eliminate me? I don’t want to diiiiiiie!”

Rohit, le NRI (Non Resident Indian), celui qui a déjà vécu aux States, qui parle avec un accent Américain, qui dirige une école de prononciation pour former les indiens à parler US pour ensuite travailler dans les call-centers. Se dit être un orphelin qui a tout fait tout seul à la sueur de son front, mais se révèle être un fils à papa, roulant en Porsche sur le campus d’Harvard. Mais tiens, tiens, il semblerait qu’Acharna et Rohit se connaissent, hummmm?

Le mathématicien à lunettes et moustache, le pantalon remonté jusque sous les bras, la petite chemise bien repassée. Travaille dans l’informatique et n’attend plus que papa et maman lui trouve une épouse, « any girl, any girl, I am liking the girls very much ». Really??? Rêve d’être le nouveau Bill Gates et ne parle que de Microsoft, de maths et de probabilités et de filles « I have this love machine you know ».

Le professeur d’école dans un village, hyper traditionaliste, misogyne à fond, se bat pour les valeurs traditionnelles de l’Inde et déplore la perte de toutes ces valeurs, justement, au détriment de la course au développement économique. La blague qui le fait éliminer de la compétition : « But who ran over this woman in the street? – Who cares, what was she doing out of the kitchen in the first place? »

Voilà, vous prenez tous ces personnages, vous les mettez en compétitions en huis-clos, et ça fuse! Les vannes, les blagues, les accusations, les alliances et tentatives de corruption, les trahisons…! Et pas un seul moment où l’on s’ennuie ou décroche, du pur bonheur et énormément de rire. La salle avait du mal à s’arrêter de rire et il fallait se maîtriser pour pouvoir entendre la vanne suivante. Ca fait mal aux côtes, mais qu’est-ce que c’est bon !

Au final, je ne vous dirai pas qui gagne (je ne vais pas non plus dévoiler la fin de l'histoire!), mais j’encourage tout ceux qui ont envie de rire un bon coup d’aller voir The President is Coming au cinéma. Je ne sais pas encore ce que donne l’adaptation de la pièce sur grand écran, donc ce ne sera pas ma faute si c’est moins bien, mais pour 2 heures de franche rigolade, ça vaut le coup!