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13 août 2009

La panique des porcs qui volaient

Ben, vi, la swine flu… (swine flew…) Ok, je sors.

Alors, un petit bilan pré-apocalyptique qui se veut tout à fait rassurant.

Déjà, perso, je me fiche de cette swine flu autant que de la chicken flu et autre SARS que de ma première chemise. Si je l’attrape, et bien je l’attrape (étant une personne en bonne santé et sans antécédents médicaux majeurs, au pire, je serais partie pour une très mauvaise semaine…).

En revanche, si tu habites à Bombay en ce moment (et je ne te parle même pas de Pune…), c’est assez folklorique. Depuis le week-end dernier et les premiers décès à Pune puis à Bombay, c’est la PA-NI-QUE. (La plupart des décès se concentrent dans le Maharashtra – à croire que j’attire la poisse). Tout le monde ne parle que de ça, on reçoit 47 mails par jour nous expliquant comment nous protéger, etc, etc… Certes, en soit, ce n’est pas plus mal. Le gouvernement indien tente de faire de la prévention avant tout, car on ne veut même pas imaginer ce qu’il se passerait si une vraie épidémie se répandait en ville ou dans le pays.

Pour l’instant, les cinémas et théâtres de Bombay sont tous fermés pour 3 jours, les écoles pour 7 jours et les écoles internationales qui devraient reprendre les cours sous peu ont aussi reporté leur rentrée. J’ai croisé un tas de petits bambins en uniformes hauts comme trois pommes et portant des masques dans les rues et les bus scolaires. C’est un peu glauque quand même. Nous sommes donc dans la phase « il vaut mieux prévenir que guérir ».

Parce que guérir… Justement…? Comment guérir tous ces gens si jamais l’épidémie se répand? Dans un pays où l’accès au soin est plus que précaire, où les gens n’ont pas les moyens de payer un docteur et encore moins les médicaments nécessaires pour se soigner, comment faire…?

Quand on vit dans un pays occidental, on a du mal à imaginer l’ampleur qu’une telle épidémie pourrait prendre dans un pays comme l’Inde. On se dit, ce n’est pas compliqué, il suffit juste de se faire traiter, un coup de tamiflu (ou que sais-je) et on n’en parle presque plus (quand on est une personne en bonne santé, je le précise). En revanche, ici, ce n’est pas possible (sauf si on a des sous, c’est la même histoire partout, hein…).

D’ailleurs, les personnes qui ont des sous ont compris quelle était leur douleur en début de semaine. Les premiers hôpitaux PUBLICS équipés en kit de dépistage ont été pris d’assaut les premiers jours, ce qui implique que tout le monde, des classes les plus modestes aux plus riches, s’est retrouvé confronté à la réalité de la médecine publique en Inde. Les plus riches ont fortement pâlit et ont eu un sursaut de panique. Hors de question de se faire soigner dans ces conditions… Ahhh, mais ce sont les conditions de votre pays, monsieur, madame, sauf que vous refusez habituellement de les voir en les camouflant sous des liasses de roupies (mais je m’égare, je m’égare…). Bref, n’empêche que je reconnais également avoir un peu eu peur quand j’ai vu qu’aucun hôpital ‘connu’, et donc privé, n’était sur la liste, mais depuis hier, Lilavati, Breach Candy, Hiranandani et même Kokilaben Ambani sont là. Pfuuuiiii!

En attendant, les centres de dépistages sont débordés de gens malades ou qui pensent être malades, ce qui à mes yeux me parait aberrant, car si on a juste un petit rhume ou une gastro toute simple, le meilleur endroit pour attraper le virus doit probablement être la file d’attente interminable dans les hôpitaux. CQFD. Donc le meilleur moyen d’attraper des cochons volants est d’aller faire la queue à l’hôpital. Ensuite, tu retournes dans ton appartement que tu partages avec les 12 autres membres de ta famille, ou bien dans ton bidonville, et c’est là que les festivités commencent…

Ah bah tiens! Puisqu'on parle de festivités... « Eviter tout rassemblement et lieux publics bondés » est un des conseils donné par le gouvernement. Encore une fois, je dis certes, certes… Et comment qu’on fait pour que les gens ne participent pas au Krishna Janmashtami de ce vendredi, ni au Ganesh Chaturthi à la fin du mois…??? Hein? Hein? (parce que, heu, l’air con, même moi je crois que je vais y aller – je suis rebelle quand je m’y mets, ou inconsciente, je ne sais pas ce qui me qualifierait le mieux..).

ganesh

Là, une petite concentration de gens pendant Ganesh Chaturthi...

janmashtami

Et une petite réunion familiale pendant le Krishna Janmashtami....

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Commentaires
B
Effectivement, depuis que les privés sont sur le champs de course, on ne parle plus du tout des autres hopitaux... Et jamais on ne remettra en cause le systeme une fois que la 'crise' sera passée. Amélioration, aides financières et matérielles... Quéééééé?
C
Que oui, ma bonne dame !<br /> <br /> Et que non, tu ne t'égares pas : le problème est bien là, l'Inde pays moderne, l'Inde blablabla, bien sûr, si tu ne vas qu'au Breach Candy... Alors oui, comme tu le dis, c'est l'occasion (malheureuse) pour la totalité ou presque de la population de se rendre compte des conditions sanitaires (et hygiéniques) dans lesquelles est soignée d'habitude la presque majorité de la population.<br /> Et j'ai fortement l'impression que cette prise de conscience n'a duré que le temps que les hôpitaux privés entrent sur les listes...
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