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2 juin 2008

Getting Higher and higher!

La  suite du voyage en Himachal Pradesh du mois dernier (oui, je le reconnais, c’est un peu décousu niveau continuité, mais je fais comme je peux, j’ai pas le temps de tout faire, moi!)

Donc voilà, on se réveille dans le bus qui a bien amorcé la montée dans la montagne. On tournicote, on double des troupeaux de moutons, on longe des vallées, des rivières, l’air FRAIS rentre par la fenêtre, on klaxonne dans les virages… Ca y est on approche! Arrivée à Bunthar sans aucun problème et de là, on choppe une jeep jusqu’à Jari, où nous sommes attendus par Negi, le propriétaire de Negi's Himalayan Adventures.

negis

On s’entasse avec les sacs dans sa petite voiture, et direction Chokki  et la guesthouse, qui sera notre point de base pendant tout le séjour.

Chokki est un tout petit village, quelques maisons accrochées au flanc de la montagne, tout en hauteur, plein de rocailles, d’escaliers, de petits chemins… La guesthouse est juste au milieu du village et surplombe toute la vallée. Ici, on est loin de la ville et de son confort moderne. Les chambres sont agréables mais toutes simples. Pas de superflu. En plus, vu qu’il n’y avait pas trop de monde, on a chacun pu avoir sa chambre, la choisir, et du coup, on a pris celles tout en haut, sur le toit, avec la terrasse… Que demander de plus? Nous sommes accueillis comme des princes, on s’occupe de nous, le chai coule à flot, le déjeuner arrive sans même qu’on ait à le demander… C’est parfait.

Chowki_guesthouse_green_house

Chowki_Chappu_Negi_and_chai

Chowki_view_from_our_terrasse

Le premier jour, repos. On se remet tout doucement du voyage et du bus. On bouquine, on se promène autour du village, on prépare les autres jours et les treks. On se décide pour Malana et Khir Ganga. 

Le lendemain matin, tous en route pour Malana.  Evidement, le village est perché très haut et assez difficile d’accès, sinon  ce serait trop facile.

Pour y accéder, donc, on prend une jeep, qui traverse le chantier de construction de la nouvelle route.

jeep

Un travail énorme. Un chantier gigantesque. Des centaines d’hommes qui travaillent avec une pelle et une petite cuillère (welcome to India!). Nous retiendrons de cette traversée la phrase de Zeynep (qui n’est pas francophone à la base) «c’est un vrai travail de gitans!» euhhhh, tu veux dire titan, non? Ah si, si! Mais c’est vrai qu’en y regardant de plus près… Tout doucement, la jeep peine dans les gravillons, se prend les roues dans des trous, et s’embourbe dans les virages, c’est assez folklorique…

pushing_jeep

pushing_jeep_2

Manala se dessine petit à petit à l’horizon, on distingue le village de la route, de l’autre côté de la vallée. Et on se demande bien comment on va arriver à grimper là-haut

malana_tout_la_haut

Tout à coup, la jeep ne peut plus avancer. On est coincé! Qu’à cela ne tienne, on trouve un camion qui veut bien nous déposer en bas du chemin qui mène à Malana. Et c’est parti!

Malana_at_the_back_of_the_truck

Et puis on arrive finalement au bout du chemin, maintenant, on continue à pied! Et ça monte les cocos. Et c’est du chemin escarpé. Et ben mon petit, on en a chié! Et pas qu’un peu! Heureusement, on a pu faire une joyeuse pause momos (raviolis tibétains) pour nous ravitailler, et on a pu repartir de plus belle (sous une averse, évidemment).  En chemin, on croisait des gens du village qui descendaient (ou montaient) et nous doublaient allègrement, sautant comme des cabris avec leurs vaches, leurs poneys ou leurs caisses de coca-cola sur les épaules, allez, hop hop hop, alors que nous soufflions comme des bœufs… Tout cela, rajouté aux paysages sublimes nous ont fait oublier que la montée était super dure. Ca vaut franchement le coup d’avoir mal aux mollets et aux cuisses pour voir ça.

malana_view

malana_view3

malana_view4

malana_on_se_sent_petit

Malana_drinking_pure_water

malana_view5

Finalement, au bout de 3-4 heures d’ascension, nous sommes arrivés aux portes du village.

Manala est un petit village qui vit en (presque) complète autarcie, les villageois faisant partie d’une très haute caste et refusant tout contact avec l’extérieur de peur d’être souillés par des être impurs. Les étrangers ne sont généralement pas les bienvenus. Negi connaissant parfaitement le village et ses coutumes pour y avoir vécu quelques années, il a l’autorisation des gens du village pour ramener des gens, à condition que nous ne touchions rien, restions bien sur les chemins indiqués, ne parlions pas aux gens si on ne nous adressait pas directement la parole. Si on touche une personne,  c’est directement une amende de 1000 roupies et direction le temple pour prières, sacrifices et purification pour le villageois touché.  Ils ne rigolent pas des masses avec ça. On a effectivement pu le constater en voyant les femmes tirer les enfants et leurs objets vers elles en nous voyant arriver. C’est assez bizarre comme sensation…  On craignait tous de faire une boulette. On avait trop peur de faire un impair, une faute qui aurait pu nous mettre dans le pétrin. On sentait que Negi était assez nerveux et à l’affut du moindre de nos gestes. Il nous fait faire le tour du village, on monte jusqu’à une des guesthouse tout en haut pour boire un chai et manger un peu et on peut constater avec regret que plus de la moitié des habitations ont brûlé dans un incendie cet hiver, laissant toute la partie basse du village désolée, vide, noircie… Une grande partie du patrimoine du village s’est envolée en fumée dans ce feu, car les maisons de Malana sont aussi très particulières, en bois sculpté et peint (sorry, pas de photo, c’est pas autorisé…).

Sociologiquement et ethniquement parlant, Malana est extrêmement intéressant. C’est assez captivant de voir que ces gens vivent entre eux et ne se mélangent pas avec les gens de l’extérieur, parlent leur propre langue, etc… Evidemment, si l’on considère que cela dure depuis presque 2000 ans, cela a des répercussions sur les individus, les problèmes de consanguinités étant bien apparents… Et puis vous vous demandez surement de quoi vivent ces habitants, perchés là-haut dans la montagne, tous seuls, très peu de terres cultivables, isolés les mois d’hiver… Et ben ils vivent en grande partie grâce à ça, tout simplement…

Kheer_Ganga_mauvaise_herbe_locale

Ca pousse partout! Mais vraiment partout! Sur les bords des chemins, dans les escaliers dans les villages, entre les rochers… En France, on a des orties et des fougères sur les chemins de randonnée, dans la Parvati Valley, on a du charras, un des cannabis les plus réputés en Inde et dans le monde. Ben vlà!

Un article du Guide du Routard explique très bien le fonctionnement du village et ses particularités --> ici. 

On a passé quelques heures perchés en haut de la montagne, à profiter de la vue sur les sommets enneigés et puis il a fallu se remettre en route et entamer la descente pour retourner au pied de la montagne où la jeep nous attendait... Retour à la guesthouse pour une nuit de repos avant le trek de 2 jours pour Khir Ganga!

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Commentaires
B
Oh mais de rien! C'est aussi un plaisir pour moi de partager!
M
merci de parfaire ma culture G :)
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